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Trio de galaxies vides

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Abandonnées dans un coin froid et sombre de l'espace, trois galaxies vivent péniblement une existence solitaire. Loin de l'agitation d'un amas galactique, le trio est confortablement blotti sous une couverture de gaz d'hydrogène et semblent être accrochées à une corde de matière noire invisible.

Elles sont bien plus qu'un avant-poste curieux dans un paysage autrement stérile. Leur croissance a été freinée par une famine de morceaux gazeux, les ayant préservées dans un état précoce de développement rarement vu dans les galaxies d'amas plus courants. Et parce qu'elles sont si éloignées, elles sont les candidates idéales pour tester les modèles d'évolution générale de formation de galaxies.

 

Le trio, collectivement connu comme VGS_31, a été découvert par Burcu Beygu de l'Institut Astronomique Kapteyn à l'Université de Groningen aux Pays-Bas et ses collègues, qui chassent des galaxies dans les coins les plus vides de l'univers dans le cadre de leur Void Galactic Survey ou VGS . L'équipe a étudié 60 de ces galaxies vides, mais le groupe VGS_31 se distingue grâce à sa structure liée. "Je n'ai jamais vu un tel système dans le vide avant», dit Beygu.

 

La plupart des galaxies de l'univers vivent en groupes de centaines, voire de milliers, qui sont distribués sous forme de toile imprégnant l'univers. On pense qu'ils s'alignent le long des filaments de matière noire invisible qui s'entrelacent et couvrent la toile.

 

Cercle de matière noire autour de amas de galaxies; www.spacetelescope.org

 

Les espaces dans la toile, connus comme vides, ont une densité de matière beaucoup plus faible, mais les galaxies existent, même ici. Leur désolation devient claire quand on considère que la Voie Lactée se trouve au sein du Groupe Local, faisant lui-même partie du superamas de la Vierge, et à seulement 2,5 millions d'années-lumière de son Andromède voisine. En revanche, l'amas le plus proche de VGS_31 est à environ 42 millions d'années-lumière.

 

Ces galaxies vides sont très prisées par les astronomes. Les amas de galaxies sont attirés par l'attraction gravitationnelle des autres à proximité, ce qui rend la tâche de retracer leurs origines difficile, mais les galaxies vides sont mieux préservées, offrant un banc d'essai vierge pour les théories de formation galactique.

 

Ces galaxies ne sont pas faciles à trouver, donc presque tout ce que nous savons au sujet de la formation des galaxies provient des galaxies d'amas. Elles sont des cibles claires et faciles pour les télescopes, explique Michael Vogeley de l'université de Drexel à Philadelphie, en Pennsylvanie, qui n'est pas impliqué dans le projet VGS. "Étudier les galaxies vides est un travail beaucoup plus difficile."

 

Trois galaxies ou Galaxy Trio, cela renvoit pour les anglophones à...

Mis à jour ( Vendredi, 10 Mai 2013 20:53 )
 

Combien gagnent les Astronautes ? Salaires et avantages.

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Même si un nombre extraordinaire d’enfants rêvent de devenir astronautes, il y a seulement moins de 1000 personnes assez privilégiés parmi les 7 milliards de terriens qui peuvent s’identifier en tant que tel. Ce nombre varie selon ce que nous pouvons appeler un « vol spatial professionnel », le salaire quant à lui, ne change pas !

Classés en tant que fonctionnaires publics, les astronautes sont payés exactement de la même manière que tout autre employé de l’état, selon un échelon. Les deux principaux axes dessinant la courbe du salaire sont les qualifications et l’expérience.

On s’intéressera dans un premier temps aux astronautes du vieux continent, l’ESA (European Space Agency) en tant qu’organisation internationale publique et en collaboration avec d’autres organisations internationales telles que le Conseil d’Europe, l’OTAN ou le CEPMMT (Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme) fait partie des organisations coordonnées, elle classe les astronautes dans la plage A2/A4 (GS-12/GS-14 pour les Anglo-Saxons). Le calcul est fait, à leur entrée nos super héros touchent un brut annuel d’environ 60,000 € soit un salaire d’environ 5,000 €. Assez confortable mais ils ne roulent pas sur l’or ! Ceux ayant le grade A3 toucheront 10,000 € de plus par année et les rares qui passeront au A4 auront 10,000 autres supplémentaires soit un peu moins de 2,000 € d’augmentation en termes de salaire tout au long de la carrière. Une note positive, plusieurs primes rentrent en jeu assez souvent et font rajouter jusqu’à 3 salaires supplémentaires à la somme totale.

Petit clin d’œil sur le nouveau continent, vous l’avez deviné, les salaires sont pratiquement les mêmes  chez la NASA en raison des conventions du forum des Organisations Coordonnées précédemment citées. Toutefois chaque agence a quelques propres particularités en termes de législation interne (les astronautes de l’ESA ne payent pas de taxe sur le revenu par exemple).

Qu’en est-il de nos amis russes ? Jusqu’à la fin des années 90, les astronautes étaient payés sur objectifs ! Un projet dument rempli pourrait être superbement rémunéré alors que des « dommages collatéraux » pourraient peser sur la fiche de paie. « Prendre soin » des super héros russes était une pratique courante de l’ex union soviétique, des voitures, des maisons et tout ce qui va avec étaient fournis aux « stars » de la patrie. En janvier 2013, le gouvernement russe a rendu publique la toute nouvelle rémunération officielle des cosmonautes de l’Agence spatiale fédérale russe ;

1600€ = Cosmonaute-candidat

1750€ = Explorateur (passé le stade du 1er vol spatial)

2200€ = Instructeur

Des cas particuliers sont à noter, en haut ou en bas de la courbe. Les militaires affectés aux agences spatiales continuent de recevoir leurs paies selon leurs grades relatifs aux ministères de défenses de leurs pays. D’autres astronautes ont fait fortune dans des circuits de conférences ou en écrivant  des best-sellers.

De ces chiffres, une réalité saute aux yeux ; les pilotes civiles des prestigieuses grandes compagnies aériennes sont mieux payés que nos bien aimés astronautes ! Mais ils ne construisent pas, ne commandent pas et ne conduisent pas de navettes spatiales. Et ça, ça n’a pas de prix !

 

Interview de Jean-François Clervoy, astronaute français, qui explique notamment le processus de sélection :

Mis à jour ( Lundi, 06 Mai 2013 07:42 )
 

L’ALMA (Atacama Large Millimeter Array) : le radiotélescope révolutionnaire.

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This photograph was produced by European Southern Observatory (ESO)

Christoph Malin / Christophmalin.com

 

A plus de 5000 m d’altitude sur le plateau de Chajnantor, dans le désert d’Atacama au nord du Chili, fut inauguré le 13 Mars dernier le géant ALMA. Avec ses 66 antennes à haute précision fonctionnant en parfaite harmonie, le ciel n’a jamais été aussi proche.

L’air sec, l’altitude, la pluviométrie de moins de 100mm à l’Altiplano de Chajnantor ne font que réunir des conditions à la limite de la perfection pour le fonctionnement du Large Millimeter Array au bonheur des scientifiques qui dirigeront les opérations à 2900 m d’altitude à partir de l’OSF (Operations Support Facility).

A l’origine, une large collaboration mondiale entre 4 continents. Europe, Amérique du Nord, Asie et la république du Chili ont contribué au financement et à la construction de l’ALMA à travers des institutions astronomiques et de recherche scientifique telles qu’ESO (European Organization for Astronomical Research in the Southern Hemisphere), NSF (U.S National Science Foundation), NRC (National Research Council of Canada) et le NINS (National Institutes of Natural Sciences) du Japon.

L’ALMA sera en mesure de fournir des images jusque là inaccessibles pour les scientifiques, qui espèrent résoudre les énigmes astronomiques en rapport avec nos origines cosmiques grâce à ce géant. La naissance des étoiles -le mécanisme qui contrôle la structure et la formation des galaxies-, l’accumulation d’éléments lourds dans l’univers rendant la vie possible dans les environnements planétaires, l’étude des planètes extrasolaires, l’observation des systèmes planétaires au tout début de leur formation, rien n’échappe à l’ALMA grâce, entre autres, à sa capacité à voir à travers les nuages moléculaires et interstellaires.

Bien que la construction du super radiotélescope soit encore inachevée, il est déjà opérationnel pour les scientifiques, les images et les observations réalisées sont une parfaite satisfaction, des images de 100 galaxies dites primordiales capturées en l’espace de quelques heures ont déjà prouvé le fort potentiel de l’ALMA. Jusque là, l’APEX réalisait la meilleure carte de ces galaxies à l’origine de la formation des étoiles mais les observations n’étaient pas suffisamment pertinentes pour leur identification sous d’autres longueurs d’ondes. Ca n’a pris que 2 minutes par galaxie à l’ALMA pour satisfaire la curiosité des scientifiques.

Les portes de l’ALMA ne sont pas encore ouvertes au public tant que le site est encore en cours de construction. Un programme permettant aux passionnés de l’astronomie d’y accéder avec des visites guidées est à attendre dès que l’observatoire sera fonctionnel à plein régime, début 2014.

 

Vidéo de l'Atacama Large Millimeter Array avec de très belles images du ciel :

Mis à jour ( Lundi, 06 Mai 2013 08:59 )
 

Etudier Mars... depuis la Terre.

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Aujourd'hui nous allons parler du "Mars Desert Research Station ", une station de recherche basée dans le désert de l'Utah, environnement qui rappelle justement Mars. Son but est de préparer une future installation sur cette planète en simulant les conditions de vie au quotidien. Ce projet dépend de la " Mars Society".

 

1/ Pourquoi leur intérêt pour Mars ?

- Mars est relativement "proche" de la Terre : 78,3*10^6 km.

- En 1972, la sonde orbitale Mariner 9 a montré que de l'eau liquide pérenne a coulé sur Mars. Puis la planète a perdu la majorité de son atmosphère et s'est refroidi, suite à la disparition de l'effet de serre.

La température moyenne de -63° à la surface ne permet plus la vie superficielle. Mais dès 5 km de profondeur, la température atteint 0°. Le sous-sol étant gorgé d'eau, les conditions de la vie sont dès lors présentes et font rêver tous les scientifiques.

- Outre la question de la vie, les membres de ce centre se voient comme des pionniers, de futurs colonisateurs. Ils considèrent la conquête de Mars comme le plus grand défi de notre temps.

- 3 autres bases sont prévues : dans l'Arctique canadien, en Australie et en Islande. Dans chacune de ces bases, un programme biologique et géologique sera mis en place pour étudier l'environnement, comme s'ils étaient sur une autre planète.

 

2/ Quels sont les buts de la vie en station ?

- Les stations de recherche sont des laboratoires pour apprendre à vivre et à travailler sur un autre planète. Ces stations  sont les prototypes qui permettront aux humains d'atterrir et d'habiter sur Mars pendant plusieurs mois. Elles serviront de base pour explorer l'environnement hostile de cette planète. La station est construite à partir d'un cylindre à 2 étages, de 8 mètres de diamètre, prêt à atterrir. Des structures gonflables peuvent être ajoutées.

- Chaque station peut héberger une équipe de 4 à 6 membres : astrobiologistes, géologues, ingénieurs, mécaniciens, médecins etc. Cette équipe vit pendant plusieurs semaines ou mois, comme sur Mars, dans un relatif isolement. L'expérience vise au maximum l'analogie avec Mars, d'où les sites particuliers choisis, susceptibles d'offrir des caractéristiques géologiques et des attributs biologiques proches. En attendant de mettre le cap sur Mars, ces études permettent déjà de renforcer nos connaissances sur l'évolution de la Terre.

- Le travail des stations ne se limite pas à l'environnement. Il permet aussi de tester "sur le terrain" des prototypes spatiaux pendant une longue durée (outil pour ramasser une clé...). Par ailleurs, une réflexion est sans cesse menée sur l'impact de l'isolement et l'aménagement de l'habitat sur les rapports humain. Il s'agit de réunir toutes les conditions pour réaliser le meilleur travail possible.

- Dernier point étudié par les stations : la conception des missions sur Mars. Il s'agit d'une part d'optimiser ces missions d'un point de vue humain : mesurer les forces et les faiblesses de chaque composition d'équipage. D'autre part, il faut prendre en compte les défis techniques qu'impliquent les déplacements sur Mars. Pour tel type de mission, faut-il utiliser un robot, se déplacer comme un piéton ou prendre un véhicule léger non pressurisé ?

 

Ne manquez pas leur album de photos sur Flickr, ni le reportage d'ARTE à ce sujet :

 

Mars Desert Research Station - Mars society video on ARTE.

 

Mis à jour ( Lundi, 06 Mai 2013 08:39 )
 

Les conditions de la vie sur une planète.

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En 1990, Ridley SCOTT signe pour PERRIER une pub qui marque les esprits. Le slogan, "l'eau, l'air, la vie" a-t-il une réalité scientifique ? L'eau et l'air amènent-ils toujours la vie sur une planète ? Une forme de vie est-elle possible sans eau et/ou air ?

La vie "carbonée" telle que nous la connaissons nécessite de l'eau. A l'inverse, nous connaissons des formes de vie sans oxygène (bactéries, animaux microscopiques vivant à 3000 mètres de profondeur...).

D'où viennent l'eau et l'air sur une planète ?

Si nous prenons la planète Terre, il n'y pas d'unanimité scientifique sur la question de l'origine de l'eau. A priori, elle proviendrait de chondrites carbonées, des météorites contenant peu de métal et transportant de l'eau. D'autres chercheurs penchent pour des comètes écrasées, la plupart des comètes se composant de plus de 80% d'eau. Au final, l'eau vient donc "de l'extérieur", sous forme d'impact. Une planète se forme et l'eau arrive... ou n'arrive pas : il faut être sur la "bonne" trajectoire des météorites et des comètes.

L'atmosphère est une enveloppe gazeuse entourant une planète. Les gaz s'attachent ou non à une planète selon sa force d'attraction. Ainsi, la Terre possède une atmosphère et retient l'oxygène.

La Terre vérifie l'équation PERRIER eau + air = vie. Mais avons-nous des exemples d'absence de vie en présence d'eau et d'atmosphère ? Intéressons-nous au tableau ci-dessous :

 

Planètes Température moyenne de surface (°C) Température moyenne de surface (K) Distance au Soleil (x 106 km) Albédo de Bond Présence d'une atmosphère
Mercure
167
440
57,9
0,119
non
Vénus
464
737
108,2
0,80
oui
Terre
15
288
149,6
0,306
oui
Mars
-63
210
227,9
0,25
oui
Jupiter
-108
165
778,6
0,343
oui
Saturne
-139
134

1 433,5 (1)
1 429,4 (2)

0,342
oui
Titan
-179
94
1 433,5 (1)
1 427,0 (2)
0,2
oui
Uranus
-197
76
2 872,5
0,30
oui
Neptune
-201
72
4 495,1
0,29
oui
Pluton
-223
50
5 870,0
0,5
non

Source : académie de Reims.

 

Toutes les planètes de notre système solaire, à part Mercure et Pluton, possèdent une atmosphère. Encore faut-il que cette atmosphère soit "vivable" : cela dépend de la masse de la planète. Si la planète n'est pas assez massive, les gaz s'échappent dans l'espace. Si la planète est trop massive, elle retient des gaz comme l'hydrogène et l'hélium, ce qui crée une atmosphère à base de méthane ou d'ammoniac. C'est le cas sur Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.

Parmi ces planètes, toutes possèdent ou possédaient de l'eau. Mais un facteur manque ou a manqué par rapport au développement de la vie : un positionnement optimal par rapport au Soleil. Lorsqu'une planète est trop proche du Soleil, l'eau se vaporise; trop loin du soleil, l'eau reste à l'état de glace. Le positionnement influence la température, la lumière et la quantité de rayonnements nocifs.

L'eau, l'air, la vie ? Oui, mais seulement si la planète est bien placée par rapport à son étoile, si nous parlons de la vie telle que nous la connaissons. Pour approfondir le sujet, nous vous recommandons cet article de Pierre Thomas.

Mis à jour ( Jeudi, 09 Mai 2013 18:26 )
 
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